vendredi 25 juillet 2014

Dans le Pacifique nord

Sur les traces du Duke
Nous arrivons sur l'île d’Hawaï depuis Nouméa via Sydney. Qantas nous a transporté tout du long avec un service parfait. Il faut bien l'avouer, c'est le cœur gros que nous quittons le caillou calédonien. Nous posons rapidement nos tongs sur l'île d'Oahu, à l'aéroport international d'Honolulu. Privilège de franchir la ligne de changement de date, nous étions partis le dimanche de Nouméa en fin de matinée et nous sommes arrivés le même jour en ce même début de matinée après deux vols successifs de près de 16 heures.



 Waikiki depuis Diamon Head


Les formalités d'entrée sur le territoire américain sont facilitées par le sourire de l'agent des douanes. Japonais d'origine, il nous raconte, sur fond de chemise hawaïenne, son dernier séjour en France. Nous débarquons enfin à l'air libre. Aymeric peut fumer une cigarette dans une zone réservée d'où il regarde passer les limousines interminables. 

 Merci à toi Duke
Nous avons finalement réservé dans l'auberge de jeunesse de l'université. L'endroit est tranquille. L'absence de monde rend la vie plus facile. Nous partons pour la découverte des hauteurs de Waikiki. Après être passés devant une église pentecôtiste, puis mormone, nous finissons, sous un arbre, à regarder les joueurs de base-ball du dimanche qui s'entraînent. Épuisés, nous nous endormons à même la pelouse. Nous nous réveillons trop tard pour atteindre notre but. Penauds, nous nous endormons chacun sur notre lit dans deux chambres séparés. 



 Quand les vagues rencontrent le récif

Et oui, les dortoires ne sont pas mixtes. Anso et Cyril en feront aussi l'amer expérience. Le veilleur de nuit de l'auberge, fan du quartier de Castro à San Francisco, nous explique les règles strictes de l'endroit. Nous dînons dans un restaurant japonais avec une amie d'Olga. Elle nous raconte ses recherches scientifiques sur l'océan et les subtilités de la vie hawaïenne. Première découverte enrichissante.
 
N'oublions pas qu'Obama est né à Hawaii
Skyline océanien
Le lendemain, nous partons en exploration au Diamon Head qui offre une vue carte postale sur le skyline de Waikiki. Le chemin pour accéder au panorama est très sécurisé. Nous sommes sur une ancienne base militaire américaine. Les postes d'observation sont directement creusés dans la roche. Le soleil nous brule la peau. Nous observons nos premières vagues et l'est de l'île. Nous finissons notre journée sur la plage de Waikiki à traînasser sur la Kalakaua Avenue en plein centre ville. Nous passons au pied de la statue de Duke Kahanamoku, le pionnier du surf moderne.
 Alahoa Anso
Le soir même, nous retrouvons Anso et Cyril à l'aéroport d'Honolulu. Ils viennent de parcourir la moitie de la surface du globe pour venir nous voir, ici à Hawaï, en plein milieu du pacifique nord. Nous les enlaçons de colliers de fleurs. Ils viennent juste de terminer un long week-end à San Francisco à vagabonder entre les quartiers et les homeless qu'ils ont croisés en masse à Tenderloin, le quartiers des paumés de la ville. L'expérience les a bien terrorisés. En aucun cas, ils ne souhaitent revivre de telles mésaventures.

 La fine équipe au grand complet 
Nous filons directement chez Avis (prononcé é-viiiiice à la mode us) pour récupérer la voiture de location. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Cyril est au volant d'une berline automatique et se lance sur la highway en direction de Waikiki. Un peu perdus dans cette forêt de buildings, nous nous extrayons de l'artère la plus en vue pour retrouver la route de l'université, puis celle de l'auberge de jeunesse. La plage s’allonge autour d'une succession d'immeubles denses et imposants où une esthétique très années soixante-dix se distingue avec plus ou moins de finesse. Pour l'anecdote, il est très facile de trouver, en plein centre ville, un lieu pour vider son chargeur d'AK45, de M16 ou de magnum 357. 


 On the beach
Nous partons admirer les vues depuis les hauteurs de Waikiki, au-dessus de l'université. Les nuages sont bas, la végétation touffue, la chaleur très humide. Les rangées d'immeubles de près de 100 mètres de haut dominent des séries de vagues qui défilent dans des formes parfaites. Nous filons vers la baie d'Hanauma, puis sur la côte est. Nous visitons une réplique d'un temple japonais qui témoigne de la force de cette communauté, première minorité locale de l'île. Nous lézardons sur la plage avant de s'extasier devant l'île de Mokoli en forme de chapeau chinois. A l'intérieur de l'île, les forets d'arbres tropicaux s'accrochent sur des pentes raides et volcaniques. 
Temple japonais
Cyril prend ses habitudes avec la ronronnante boîte automatique de notre Ford. Anso s'enchaîne les cafés aux noms improbables dans tous les Starbuck que nous croisons. Pendant toute notre promenade, une pluie alterne avec de véritables attaques solaires. Nous allons rapidement apprendre le caractère philosophique du proverbe hawaïen. No Rain. No Rainbow. Pas de pluie. Pas d'arc-en-ciel. Pas de larmes. Pas de bonheur. Nous finissons notre journée à boulotter des sushis et des brochettes japonaises.



Hanauma Bay

L'identité polynésienne est peu présente sur l'archipel d’Hawaï. Un grand métissage a, plus ou moins, relégué la vie à la tahitienne au rang de folklore à "rentabiliser". On en est déjà à la deuxième, voire la troisième ou quatrième génération, d'anciens américains du continent installés sur le north shore. En surf, les hawaïens ressemblent maintenant bien plus à des californiens blancs qu'à des "demis" tropicalisés
 Ukulélés pour les gagnants 
A l'assaut du north shore
A notre retour de l'île de Kawai, grâce à notre nouvelle berline, et les connaissances de Cyril, nous aurons l'occasion d'assister aux compétitions de surf de fin d'année. La fameuse triple crown compte trois titres : le Reef hawaian pro à Halaiwa, les Pipe masters à Pipeline et la Vans cup à sunset beach. Sous nos yeux, Sunny Garcia, ancien champion du monde, remporte la mise chez les vétérans. Un français, de Polynésie, remportera le premier trophée chez les pros. 


 Sunny termine premier
La veille, un américain s'est tué sur les big waves d'Alligator. Son corps reste introuvable pendant plusieurs jours. Les hélicoptères patrouillent dans l'espoir de le retrouver. Nous posons nos quartiers dans un state park posé sur la côte, près des compétitions de surf. Nous prenons le plus grand soin à planter nos tentes le plus loin possible de l'océan. La surprise nocturne de Kawai nous tourmente encore.
 On the wave
Le soir venu, les boss du coin sortent de leurs immenses maisons du bord de mer, surfs à la main, pour taquiner backdoor. Le spectacle est incroyable. Il s'agit du premier vrai "swell” de la saison d'hiver. Les stars de la place, notamment le fameux John-John Florence, enchaînent les tubes énormes. Les photographes posés en plein soleil ciblent leurs clients du jour qui affrontent des masses d'eau de plus de cinq mètres de hauteur. 



 Cyril dans ses œuvres
Un kamikaze attaque les vagues en body-surf. D'autres la jouent plus tranquille en morey boogie. Des photographes casqués tentent de filmer au cœur même des vagues. Un véritable gang des vagues opèrent pour limiter l'accès à la vague aux seuls locaux. Dur. Dur pour les autres. Un spectacle rare sur une plage superbe à l'heure du couché du soleil. 

 Maison tendance sur pipeline
A part à Waimea bay, il fut difficile de nager dans cette eau déchaînée. Nous récupérons sur le sable des morceaux de planches détruites par la violence de l'eau. Des californiennes alpaguent le surfeur. Il est interdit de fumer. Chaque marque de surf possède sa maison en bois en bord de mer. Nous sommes à Hawaï devant la plage de pipeline.

Il peut avoir de la casse
Le lendemain, loin de la tempête des jours précédents, nous réussissons à jouer dans l'eau en plongeant sous les vagues. Rassasiés après notre passage au market local, nous regardons Cyril surfer de belles vagues. Journées normales sur le north shore. Nous devenons inconditionnels du surf.

 A deux pas de Waikiki

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