L'aéroport
d'Auckland est détrempé le jour de notre départ, la pluie ne
cessant de tomber depuis plusieurs jours. Un vrai temps néo-zélandais
pour quitter ce beau pays. Nous embarquons dans notre avion Air Tahiti
Nui. Direction les mers du sud après six heures de vol. Aymeric est
aux anges. Il attendait cela depuis si longtemps. Le rêve polynésien
va devenir réalité.
Chez
un champion de surf
Au
son du ukulélé, nous sommes cueillis à notre arrivée par Ralph,
le propriétaire de notre pension. Les alizés soufflent gaiement
alors que la température approche les 25 degrés.Ralph
est un ancien champion de long board. Il a parcouru le monde et tous
ses spots de surf de Biarritz à Hawaï. A la retraite (souvent
précoce pour les surfeurs), il a coupé ses dread locks et s'est
posé face au lagon pour mener une vie tranquille. Nous disposons de
la pension pour nous tous seuls.
Nous
prenons donc très facilement nos marques sur le fenua (la
terre en polynésien) en plongeant, dès le lever du soleil, dans une
eau translucide avec en toile de fond l'île de Moorea.
Ralph
nous raconte que sa maison jouxte celle de l'ancienne femme
tahitienne de Marlon Brando (l'actrice du film les révoltés du
Bounty), qu'il a connu pour lui avoir rendu visite en Californie.
Nous avions auparavant salué une partie de la famille sans le
savoir. Plus tragiquement, c'est dans ce lieu que la belle Cheyenne a
décidé de quitter son paradis terrestre. Ralph nous raconte aussi ses
séjours paradisiaques sur l'atoll de Tetiaora, l'île personnelle de
Marlon Brando, où ont été tournées certaines scènes d'Itinéraire
d'un enfant gâté avec en bande son, Une île, une
chanson de Jacques Brel, autre polynésien d'adoption.
Capitale
du pacifique
Éloignés
de Papeete, nous devons recourir au bus local pour nous y rendre.
Sans petite monnaie, le chauffeur prend le temps de nous arrêter à
une station-service pour que nous en fassions alors que le bus,
rempli de ses passagers, attend à deux pas. Ici, le temps n'est pas
un privilège, et encore moins de l'argent, c'est juste un bien
commun. Première
destination, nous découvrons le marché de Papeete, ses corbeilles
de fruits tropicaux, ses artisanats (du paréo au ukulélé), ses
poissons du lagon et du large et ses vendeurs rae-rae aux manières
délicates.
Nous
goûtons au phénoménal poisson cru à la tahitienne, cuit au jus de
citron et baignant dans le lait de coco frais.
A
deux pas, un groupe de musique, style Buena Vista Social Club en
chemise à fleurs, balance un son d'enfer avec une joie de vivre
éruptive. Une bénédiction.
Nous
enchaînons les « classiques » de la capitale
polynésienne : ses lieux de culte bigarrés dont la cathédrale,
son port où mouille notamment l'immense yacht d'un milliardaire
russe de passage, ses « roulottes » (snacks de
spécialités locales), ses rues coiffées de cocotiers, ses
habitants en tongs, quelques fois torses nus. La ville reçoit, en ce
moment même, la visite de la coupe du monde de beach soccer (so cœur
comme ils disent). Après avoir fait le voyage dans l'avion avec
l'équipe d'Australie, nous faisons la visite du musée de la perle
avec la brillante équipe du Paraguay.
Le
hasard du calendrier nous ouvre les portes des journées du
patrimoine. Nous avons droit à une visite guidée de l'assemble
territoriale de Polynésie accompagné du chef du protocole.
Visite
très instructive pour comprendre les mœurs politiques de ce pays
d'outre-mer, notamment quand celui-ci aborde les subtilités de
l'accueil à la polynésienne du nouveau Haut-Commissaire de la
République qui doit arriver le lendemain : combien de colliers
à offrir ? Quels fleurs choisir ? Quel cadeaux ? Quelle musique ?
Nous
visitons les bassins de la Reine en faisant la connaissance de
Ronald, tahitien d'origine chinoise qui travaille pour le
gouvernement. Il nous raconte les arcanes administratives locales,
les lois de pays et l'omnipotence du Président historique. Très
amical, celui-ci nous convie à un apéro polynésien le jour suivant
sur les hauteurs de Papeete au soleil couchant. Ia Orana (bienvenue
en tahitien).
Nous
aurons également le loisir de visiter le musée de Tahiti pour nous
rafraîchir la mémoire sur la fabuleuse odyssée de la colonisation
de la Polynésie et les fondamentaux de sa vie culturelle. Gauguin
n'est jamais loin. A la sortie, nous partons dans l'espoir de trouver
un bus en direction du port. Nous apprenons que le samedi, le service
se termine à midi. Avec nos lourds sacs sur le dos, nous avons à
peine le temps de faire dix mètres dans la rue qu'une voiture
s'arrête pour nous demander où nous allons. Non seulement, ces deux
jeunes occupants nous amènent à destination mais surtout ils
prennent le temps de nous faire visiter la ville. Sacrée hospitalité
polynésienne !
Arrivée de Bernadette C. à Papeete en 1978
A
peine le temps de s'acclimater, nous devons déjà quitter cette
belle île de Tahiti sans pouvoir aller sur la plage de Tehaupoo,
spot de surf culte. Malgré cette petite déception (rien de grave,
elle était sous la pluie!), nous prenons la direction de Moorea, la
deuxième perle de notre collier polynésien des îles de la Société.
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