mercredi 9 octobre 2013

Ia Orana, Papeete

L'aéroport d'Auckland est détrempé le jour de notre départ, la pluie ne cessant de tomber depuis plusieurs jours. Un vrai temps néo-zélandais pour quitter ce beau pays. Nous embarquons dans notre avion Air Tahiti Nui. Direction les mers du sud après six heures de vol. Aymeric est aux anges. Il attendait cela depuis si longtemps. Le rêve polynésien va devenir réalité.

Vahiné mythique

Chez un champion de surf

Au son du ukulélé, nous sommes cueillis à notre arrivée par Ralph, le propriétaire de notre pension. Les alizés soufflent gaiement alors que la température approche les 25 degrés.Ralph est un ancien champion de long board. Il a parcouru le monde et tous ses spots de surf de Biarritz à Hawaï. A la retraite (souvent précoce pour les surfeurs), il a coupé ses dread locks et s'est posé face au lagon pour mener une vie tranquille. Nous disposons de la pension pour nous tous seuls. 
 
Vue du jardin

Nous prenons donc très facilement nos marques sur le fenua (la terre en polynésien) en plongeant, dès le lever du soleil, dans une eau translucide avec en toile de fond l'île de Moorea.

Vue de la plage

Ralph nous raconte que sa maison jouxte celle de l'ancienne femme tahitienne de Marlon Brando (l'actrice du film les révoltés du Bounty), qu'il a connu pour lui avoir rendu visite en Californie. Nous avions auparavant salué une partie de la famille sans le savoir. Plus tragiquement, c'est dans ce lieu que la belle Cheyenne a décidé de quitter son paradis terrestre. Ralph nous raconte aussi ses séjours paradisiaques sur l'atoll de Tetiaora, l'île personnelle de Marlon Brando, où ont été tournées certaines scènes d'Itinéraire d'un enfant gâté avec en bande son, Une île, une chanson de Jacques Brel, autre polynésien d'adoption.

Tiaré de Tahiti

Capitale du pacifique

Éloignés de Papeete, nous devons recourir au bus local pour nous y rendre. Sans petite monnaie, le chauffeur prend le temps de nous arrêter à une station-service pour que nous en fassions alors que le bus, rempli de ses passagers, attend à deux pas. Ici, le temps n'est pas un privilège, et encore moins de l'argent, c'est juste un bien commun. Première destination, nous découvrons le marché de Papeete, ses corbeilles de fruits tropicaux, ses artisanats (du paréo au ukulélé), ses poissons du lagon et du large et ses vendeurs rae-rae aux manières délicates. 
 
Marché de Papeete

Nous goûtons au phénoménal poisson cru à la tahitienne, cuit au jus de citron et baignant dans le lait de coco frais.

Farandole de poissons avec perroquets à droite

A deux pas, un groupe de musique, style Buena Vista Social Club en chemise à fleurs, balance un son d'enfer avec une joie de vivre éruptive. Une bénédiction.

Chanteurs de rue

Nous enchaînons les « classiques » de la capitale polynésienne : ses lieux de culte bigarrés dont la cathédrale, son port où mouille notamment l'immense yacht d'un milliardaire russe de passage, ses « roulottes » (snacks de spécialités locales), ses rues coiffées de cocotiers, ses habitants en tongs, quelques fois torses nus. La ville reçoit, en ce moment même, la visite de la coupe du monde de beach soccer (so cœur comme ils disent). Après avoir fait le voyage dans l'avion avec l'équipe d'Australie, nous faisons la visite du musée de la perle avec la brillante équipe du Paraguay.

Et pourtant, c'est la crise !

Le hasard du calendrier nous ouvre les portes des journées du patrimoine. Nous avons droit à une visite guidée de l'assemble territoriale de Polynésie accompagné du chef du protocole. 
 
Mairie de luxe

Visite très instructive pour comprendre les mœurs politiques de ce pays d'outre-mer, notamment quand celui-ci aborde les subtilités de l'accueil à la polynésienne du nouveau Haut-Commissaire de la République qui doit arriver le lendemain : combien de colliers à offrir ? Quels fleurs choisir ? Quel cadeaux ? Quelle musique ?

Une amitié de longue date entre Chichi et Papa Flosse

Nous visitons les bassins de la Reine en faisant la connaissance de Ronald, tahitien d'origine chinoise qui travaille pour le gouvernement. Il nous raconte les arcanes administratives locales, les lois de pays et l'omnipotence du Président historique. Très amical, celui-ci nous convie à un apéro polynésien le jour suivant sur les hauteurs de Papeete au soleil couchant. Ia Orana (bienvenue en tahitien).

Sabine s'y voit déjà !

Nous aurons également le loisir de visiter le musée de Tahiti pour nous rafraîchir la mémoire sur la fabuleuse odyssée de la colonisation de la Polynésie et les fondamentaux de sa vie culturelle. Gauguin n'est jamais loin. A la sortie, nous partons dans l'espoir de trouver un bus en direction du port. Nous apprenons que le samedi, le service se termine à midi. Avec nos lourds sacs sur le dos, nous avons à peine le temps de faire dix mètres dans la rue qu'une voiture s'arrête pour nous demander où nous allons. Non seulement, ces deux jeunes occupants nous amènent à destination mais surtout ils prennent le temps de nous faire visiter la ville. Sacrée hospitalité polynésienne !

 Arrivée de Bernadette C. à Papeete en 1978

A peine le temps de s'acclimater, nous devons déjà quitter cette belle île de Tahiti sans pouvoir aller sur la plage de Tehaupoo, spot de surf culte. Malgré cette petite déception (rien de grave, elle était sous la pluie!), nous prenons la direction de Moorea, la deuxième perle de notre collier polynésien des îles de la Société.

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