mardi 1 octobre 2013

Au pays des merveilles

A bord de notre Camper Van, nous allons déambuler du Nord au Sud, puis du Sud au Nord, expérimentant le pire comme le meilleur du temps de l'Aotearoa, le pays si bien-nommé du long nuage blanc. 
 
Notre trajet en rouge

Ainsi, le Mont Cook, le plus haut sommet du territoire, et le Tongariro, le volcan régnant en maître sur l'île du Nord, resteront pour nous nimbés de mystères, enveloppés qu'ils étaient dans un brouillard aux profondeurs insondables.
 
Au pays du long nuage blanc

Il faudra nous contenter de visionner le « seigneur des anneaux » (en profitant du lecteur DVD de notre nouveau carrosse, ce qui faillit bien vider le reste de la batterie) pour imaginer les paysages lunaires qui couvrent cette partie du monde. 

 
Jeux d'ombre et de lumière

Mais, concentrons-nous avant tout sur les vues panoptiques dont nous avons pu pleinement profiter.

A la recherche du soleil

Des glaciers embrumés

Dès les premiers jours, nous nous rendons sur le site des deux principaux glaciers de l'île du Sud, Franz Joseph et Fox. Fait rare à l'échelle de la planète, ils se situent au niveau de la mer. Nous atteignons les lieux dits par le biais de courtes randonnées ornées d'innombrables fougères en forme de palmier, dont certaines au reflet argenté constituent l'un des symboles identitaires du pays.

Un décor de fougères

L'horizon est gorgé de larges nuages masquant les chaînes de montagnes environnantes. Le contraste est saisissant entre la nature tropicale foisonnante, l'austère univers rocailleux et le bleuté des blocs de glace creusant le sillon d'une vallée profonde. Chauvin, Aymeric fait remarquer que « cela ne vaut pas la mer de glace chamoniarde !». Au-dessus de nos têtes, des hélicoptères dansent la ronde sans interruption, offrant des excursions touristiques à prix d'or. Peut-être, ces passagers des airs, ont-ils captés, au-dessus des nuages, de maigres rayons de soleil.

Une touche de couleur dans cet univers rocailleux

Par le plus grand des hasard, nous croisons, de retour au parking, Natacha et Guillaume, le couple en tour du monde avec lequel nous avions accompli (il y a six mois déjà!), le trek des Anapurnas. Nous échangeons, à bâton rompu, nos dernières anecdotes de voyage, nous livrant à une discussion de baroudeurs qui aurait pu durer, sans difficulté, une éternité.

Glacier tropical

Des montagnes enneigées

La suite du trajet, réputé superbe, nous emmène dans le centre montagneux de l'île du Sud. Un brouillard dense nous enserre tel un étau de brume, gommant la moindre perspective. 
 
Arbre façonné par le vent

Nous tentons tout de même la pause déjeuner en bord de mer. Mais, le vent est si violent qu'il nous faut courir après nos sacs emportés par des rafales terribles. L'idée de passer la soirée dans un camping isolé nous donne la chair de poule.

Quand la nuit tombe

Après une nuit sans étoile, nous découvrons le lendemain, ébahis, un ciel d'un bleu limpide dévoilant sous sa voûte une succession de monts enneigés se reflétant dans les lacs qu'ils entourent. 
  
Le soleil brille enfin

La vue à 360 degrés est tout simplement époustouflante ! Wanaka, bourgade tranquille lovée au cœur de ce relief d'exception, est sans conteste la perle de notre voyage néo-zélandais.

Le lac Wanaka dans toute sa splendeur

On ne se lasse pas d'admirer les points de vue au cours de randonnées bordant des lacs (diamond lake) et grimpant à la base des glaciers (rob roy glacier).

 
Succession de monts enneigés

On ira même jusqu'à pousser le vice en montant (en stop) à la station de ski voisine, Treble cone … sans ski. Cela nous vaudra quelques réflexions gauguenardes : « Have you forgotten your ski ? » ; et bien, figurez-vous que nous venons d'inventer le air ski. 
 
Vue d'en haut

Queenstown, la capitale du Sud, revêt à nos yeux moins d'attrait, car elle est beaucoup plus touristique que sa voisine. Glenorchy, à l'autre bout du lac, auto-proclame sur son panneau d'entrée « welcome to paradise ». 
 
On y était

Ces villes de pionniers, construites à la va-vite lors des ruées vers l'or, restent fières d'être au bout du monde, isolées de tout et de tous. 
 
On ne se lasse pas

Mais, nous rappelle-t-on, derrière ces maisons rustiques, le lait a remplacé les filons d'or et sous ces agriculteurs à chemise à carreaux, se cachent de véritables milliardaires, enracinés sur leur immense terrain si difficile à partager.

Dans la mare

Des fiords encaissés

Nous poursuivons notre route, toujours plus au sud, toujours sous un ciel d'exception. 
 
Direction le sud

Celle-ci se faufile entre les lacs émeraudes, les vallées encaissées et les pics enneigés. 
 
Mirror lake

Elle s'achève sur une échancrure de mer, le fiord du Miford Sound, d'où s'élancent des pitons rocheux vertigineux.

Milford Sound

Les paysages sont éblouissants ! 
 
Le pic Mitre

Les excellents treks ne manquent pas, notamment parmi les neuf Great Walks néo-zélandais. 
 
Pic neigeux

Nous entamons les premières étapes de trois d'entre eux. 
 
Routeburn Track

Ces sentiers de randonnée sont extrêmement bien entretenus, tracés au cordeau.

Serpentin de bois

Ils sont agrémentés de caillebotis flottant au-dessus d'une végétation magique. 
 
Avant la nuit

Un régal pour les marcheurs !

Au petit matin

Nous nous extasions devant les tapis de fougères et les cimes de lichen, dressant un décor onirique d'où l'on imagine sans mal sortir de petits lutins. 
 
Couleurs d'Automne

Mais, ce sont surtout des oiseaux, par milliers, qui peuplent les forêts.

Vallée perdue

Sans oublier les milliards de mouches des sables, les sandfly, qui pullulent sur les plages.
Au royaume des sandflies

Ces derniers dévorent, voraces, les peaux de ceux qui osent s'arrêter en leur royaume.

Dernières lueurs

Des péninsules découpées

Nous remontons ensuite vers le nord, avec une halte, non loin de Christchurch, sur la péninsule de Banks.

 Remontée vers le Nord

Au bout de cette avancée de terre déployant ses pattes de géant, se trouve, niché entre des baies arrondies, l'adorable village d'Akaroa. 
 
Des baies accueillantes

C'est ici que les français furent sur le point de déclarer la Nouvelle-Zélande, possession française en 1850. Mais, c'était sans compter les deux ans de retard que nous avions sur les anglais, venant tout juste de signer le traité de Waitanga plaçant la Nouvelle-Zélande sous protection de la Couronne britannique. 

 Notre drapeau tricolore

Cela n'empêche pas la ville de conserver jalousement ses affinités avec la France. Le drapeau tricolore flotte triomphalement au vent, tandis que l'anglais fait grise mine. 
 
Pierre tombale

On retrouve des noms français à jamais gravés sur les tombes. Les rues, que nous arpentons à vélo, sont bordées d'adorables maisons victoriennes, dont l'une, répondant du nom original de « chez la mer », nous hébergera pour la nuit. 
 
Maison victorienne

Des bistrots à la française affichent des menus alléchants, tandis qu'un cinéma d'art et d'essai projette les dernières réalisations francophones. Même Michel Rocard, alors ministre, s'était rendu à Akaroa en visite officielle ; une plaque commémore ce moment historique. 
 
Vélo à quai

L'autre péninsule, au Nord-Ouest de l'île du Nord, que nous visiterons partiellement, est celle des Coromandel. Les routes sont de véritables tortillards. La vitesse de croisière ne dépasse pas les 30 km/heure. Nous abandonnerons vite le projet d'en faire le tour entier. Notre point de chute, Cathedral cove, sorte d'arcane en calcaire, se détache avec délicatesse sur le fond d'îlots dispersés dans une immense baie.

Toujours plus au Nord
La terre dans tous ses états

La Nouvelle-Zélande est au cœur de phénomènes géologiques d'ampleur dont certaines manifestations sont observables à l’œil nu. Les volcans restant enveloppés dans un brouillard opaque, nous nous consacrerons plutôt à la visite d'un parc géothermique. L'activité sismique y est incroyable : fumées, eaux bouillonnantes, terrasses en silice, lacs aux couleurs turquoises, piscine de champagne au pourtour orangé. Nous restons fascinés par les volutes de fumée qui s’échappent, en gargouillant, de la grotte du diable. 
 
La grotte du diable

Cela nous coûtera la perte de l'appareil photo, dont l'objectif a été gravement endommagé par les épaisses fumées soufrées. Nous tenterons de le faire réparer ; mais, absurdité de nos sociétés de consommation, la réparation est trois fois plus chère que l'achat d'un nouvel appareil. On aimerait parfois avoir conservé tout le génie du savoir-faire indien capable de rafistoler tous les objets possibles et imaginables.

Adieu à notre cher compagnon de route

L'autre témoin de cette intense activité sismique est la « hot water beach ». Sur cette plage, il vous suffit de creuser un trou dans le sable pour que remonte à la surface une eau bouillonnante. Nous restons, ainsi, à la tombée du jour, les pieds au chaud, écoutant le doux son du Ukulélé joué par un anglais de passage. L'air de la Polynésie française résonne déjà par-delà le Pacifique.

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