mercredi 9 octobre 2013

Comme au paradis à Moorea

La traversée en bateau jusqu'à Moorea ne prend pas plus d'une heure puisque l'île fait face à celle de Tahiti.

A bord

En revanche, elle nous donne un aperçu des conditions en haute mer. La houle du Pacifique, de plusieurs mètres, est modérée ce jour-là, mais reste très impressionnante.

La passe ouvre sur le lagon

Camping de luxe

Nous arrivons à Moorea sous un soleil de plomb. Bien entendu, il n'y a pas de bus. Nous devons donc patienter le long de l'unique route de l'île que quelqu'un veuille bien nous accompagner. L'attente n'a pas duré bien longtemps. Nous nous retrouvons rapidement dans un pick-up flambant neuf conduit par un polynésien tout sourire et cheveux longs qui nous lance un frais : « il faut bien être solidaire ! ». Il nous apprend qu'il travaille à la mairie de Papeete et stigmatise le stress de la capitale tahitienne, aspirant à un mode de vie alternatif. Sacré décalage ! Nos échanges furent tellement intenses qu'il en oublia de nous arrêter au bon endroit. Rien de grave, il fait demi-tour pour nous déposer juste devant le camping chez Nelson.

Attente sur le quai en auto-stop

Il faut bien avouer qu'en Polynésie, ce n'est pas les bungalows sur pilotis qui vont rendre nos nuits plus belles que nos jours. Ils coûtent en moyenne entre 500 et 1 000 euros par nuitée. 
 

La cabane du milliardaire

Notre budget nous « condamne » au camping. Quand on le dit, les gens nous regardent avec un œil de quasi pitié. Nous qui venons de passer plusieurs semaines dans la fraîcheur néo-zélandaise, nous sommes pourtant ravis du confort de la nuit tropicale, luxe ultime à plus de 20° degrés.

La cabane du routard

En réalité, on pourrait dormir à la belle étoile sans en souffrir aucunement. Sous notre tente, nous sommes bel et bien les campeurs les plus heureux du monde !

Face à la tente
Pour nous approvisionner, nous fréquentons les petits magasins de l'île où les denrées fraîches sont rares. Nous tombons sur une boîte de maquereaux « made in Tahiti », exceptionnellement peu cher. Nous demandons à la vendeuse comment se cuisine cette spécialité. Elle nous répond, hilare : « Ca, on le donne pour les chiens ! Mais, si vous voulez, vous pouvez le manger ! ». 
 
La Hinano envoûte les polynésiens

Nous avons la chance de croiser un couple de belges (très sympathique), Maxime et Chloé, en tour du monde également. Nous passons la soirée à échanger nos anecdotes de voyage sous les étoiles au bord du lagon accompagnés d'un français installé comme pâtissier à Papeete depuis vingt ans.

L'île envoûte les popas

A vélo autour de l'île

Le lendemain, nous louons des vélos pour partir à la découverte de l'île.

 Invitation au voyage

Nous nous arrêtons pour assister à l'office dominical dans le temple protestant de Papetoai, le plus ancien de l'archipel de la Société. La messe est en tahitien. Tranquillement installés sur nos bancs au fond de l'église, nous commençons à tressaillir quand le ukulélé sort son premier accord et que des chants, d'une puissance phénoménale, sont repris en cœur par une assistance endimanchée de chemises à fleurs et de robes missionnaires multicolores. Les vahinés portent un chapeau tressé en feuilles de cocotier avec une lourde couronne de fleurs sur le dessus. Celles qui n'en ont pas ont toute une fleur de tiaré à l'oreille. L'espace embaume d'une odeur de jardin tropical. Dieu a définitivement choisi le langage des fleurs en Polynésie.

Les voix du seigneur, au son du Ukulélé

Nous nous arrêtons ensuite à un troquet en bord de route, vendant crêpes et paninis. Un marseillais vient nous accueillir et enchaîne les anecdotes sans en terminer aucune. Nous comprenons qu'il a pris racine ici, suite à son service militaire, où il a découvert le beauté des îles polynésiennes qu'il n'a plus jamais souhaitées quitter. On le comprend !


La plage
 
Nous grimpons ensuite jusqu'au lieu-dit de la montagne magique pour embrasser d'un seul regard le lagon et la baie d'Opunohu. Vision paradisiaque ! Le lagon offre son dégradé irréel de bleu alors que des forteresses montagneuses déchiquetées s'hérissent à l'intérieur de l'île. 
 
Bleu

Nous continuons notre folle chevauchée jusqu'à la baie de Cook. Les panoramas sont plus grandioses les uns que les autres. 

Volcan acéré

Un effort intense (Sabine aura même droit aux félicitations de toutes les personnes montées au sommet en voiture !) nous mène jusqu'à un belvédère où nous embrassons d'un même regard les deux baies et le lagon.

Pause syndicale
 
On a nagé avec les baleines

Durant l'hiver austral, les baleines à bosse venant de l’antarctique prennent leur quartier autour de Moorea pour se reproduire et mettre bas.

 Sur le ponton

Après avoir finalement abandonné l'idée en Nouvelle-Zélande, nous décidons de participer à une sortie en mer où nous sommes sensés pouvoir nager à leur côté.

Baleines made in china

Nous montons sur un bateau, franchissons la passe et nous nous retrouvons rapidement derrière le tombant, en haute mer. Ce jour-là, le vent est terrible. D'ailleurs, signe qui ne trompe pas, tous les kite-surfeurs de l'île sont de sortie. La houle est déferlante, créant des vagues de deux à trois mètres de haut. Une dizaine de personnes sont présentes sur le bateau. Au bout de quelques minutes, des dauphins commencent à entourer notre embarcation, puis un panache blanc sort de l'eau.

Danse des dauphins

Une baleine vient de remonter à la surface pour respirer. Ni une ni deux, le pilote fonce dans sa direction. Nous sommes secoués dans tous les sens. En réalité, ce n'est pas une mais trois baleines qui s'ébrouent. 
 
Un aileron

A quelques mètres d'elles, dans une mer démontée, le pilote lance : « A l'eau maintenant, vite ! ». Nous prenons notre courage à deux mains (autant vous dire que nous ne faisions pas les malins) et plongeons à l'eau. Nous serons les seuls à oser l'expérience, la plupart restant agrippée à bord. Nous nageons comme des forcenés pour essayer de rejoindre les baleines. La mer est tellement agitée que notre tuba se remplit à chaque vague. 
 
Une baleine

Après plusieurs tentatives, suivis par les dauphins, nous assistons à l'inimaginable. Nous nous retrouvons à moins de dix mètres de trois baleines immobilisées en ligne la tête en bas : deux mâles font la cour à une femelle. Leur masse est très impressionnante. Après quelques minutes d'un balai harmonieux, elles reprennent leur route et nous la direction du bateau.

Trois baleines

A bord, c'est le radeau de la méduse : à cause du mal de mer, tout le monde est en train de vomir par dessus bord. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans l'eau translucide du lagon. Nous retrouvons entourés des raies manta et de quelques requins. Sabine les caresse lors de leur vol aérien sous-marin (les raies, pas les requins). Notre journée est faite. Le lendemain, nous décollons pour Bora-Bora.

Des raies pastenagues très amicales

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