La
traversée en bateau jusqu'à Moorea ne prend pas plus d'une heure
puisque l'île fait face à celle de Tahiti.
A bord
En
revanche, elle nous donne un aperçu des conditions en haute mer. La
houle du Pacifique, de plusieurs mètres, est modérée ce jour-là,
mais reste très impressionnante.
La passe ouvre sur le lagon
Camping
de luxe
Nous
arrivons à Moorea sous un soleil de plomb. Bien entendu, il n'y a
pas de bus. Nous devons donc patienter le long de l'unique route de
l'île que quelqu'un veuille bien nous accompagner. L'attente n'a pas
duré bien longtemps. Nous nous retrouvons rapidement dans un pick-up
flambant neuf conduit par un polynésien tout sourire et cheveux
longs qui nous lance un frais : « il faut bien
être solidaire ! ». Il nous apprend qu'il travaille à
la mairie de Papeete et stigmatise le stress de la capitale
tahitienne, aspirant à un mode de vie alternatif. Sacré décalage !
Nos échanges furent tellement intenses qu'il en oublia de nous
arrêter au bon endroit. Rien de grave, il fait demi-tour pour nous
déposer juste devant le camping chez Nelson.
Attente sur le quai en auto-stop
Il
faut bien avouer qu'en Polynésie, ce n'est pas les bungalows sur
pilotis qui vont rendre nos nuits plus belles que nos jours. Ils
coûtent en moyenne entre 500 et 1 000 euros par nuitée.
La cabane du milliardaire
Notre
budget nous « condamne » au camping. Quand on le dit, les
gens nous regardent avec un œil de quasi pitié. Nous qui venons de
passer plusieurs semaines dans la fraîcheur néo-zélandaise, nous
sommes pourtant ravis du confort de la nuit tropicale, luxe ultime à
plus de 20° degrés.
La cabane du routard
En
réalité, on pourrait dormir à la belle étoile sans en souffrir
aucunement. Sous notre tente, nous sommes bel et bien les campeurs
les plus heureux du monde !
Face à la tente
Pour
nous approvisionner, nous fréquentons les petits magasins de l'île
où les denrées fraîches sont rares. Nous tombons sur une boîte de
maquereaux « made in Tahiti », exceptionnellement peu
cher. Nous demandons à la vendeuse comment se cuisine cette
spécialité. Elle nous répond, hilare : « Ca, on le
donne pour les chiens ! Mais, si vous voulez, vous pouvez le
manger ! ».
La Hinano envoûte les polynésiens
Nous
avons la chance de croiser un couple de belges (très sympathique),
Maxime et Chloé, en tour du monde également. Nous passons la soirée
à échanger nos anecdotes de voyage sous les étoiles au bord du
lagon accompagnés d'un français installé comme pâtissier à
Papeete depuis vingt ans.
L'île envoûte les popas
A
vélo autour de l'île
Le
lendemain, nous louons des vélos pour partir à la découverte de
l'île.
Invitation au voyage
Nous
nous arrêtons pour assister à l'office dominical dans le temple
protestant de Papetoai, le plus ancien de l'archipel de la Société.
La messe est en tahitien. Tranquillement installés sur nos bancs au
fond de l'église, nous commençons à tressaillir quand le ukulélé
sort son premier accord et que des chants, d'une puissance
phénoménale, sont repris en cœur par une assistance endimanchée
de chemises à fleurs et de robes missionnaires multicolores. Les
vahinés portent un chapeau tressé en feuilles de cocotier avec une
lourde couronne de fleurs sur le dessus. Celles qui n'en ont pas ont
toute une fleur de tiaré à l'oreille. L'espace embaume d'une odeur
de jardin tropical. Dieu a définitivement choisi le langage des
fleurs en Polynésie.
Les voix du seigneur, au son du Ukulélé
Nous
nous arrêtons ensuite à un troquet en bord de route, vendant crêpes
et paninis. Un marseillais vient nous accueillir et enchaîne les
anecdotes sans en terminer aucune. Nous comprenons qu'il a pris
racine ici, suite à son service militaire, où il a découvert le
beauté des îles polynésiennes qu'il n'a plus jamais souhaitées
quitter. On le comprend !
La plage
Nous
grimpons ensuite jusqu'au lieu-dit de la montagne magique pour
embrasser d'un seul regard le lagon et la baie d'Opunohu. Vision
paradisiaque ! Le
lagon offre son dégradé irréel de bleu alors que des forteresses
montagneuses déchiquetées s'hérissent à l'intérieur de l'île.
Bleu
Nous
continuons notre folle chevauchée jusqu'à la baie de Cook. Les
panoramas sont plus grandioses les uns que les autres.
Volcan acéré
Un
effort intense (Sabine aura même droit aux félicitations de toutes
les personnes montées au sommet en voiture !) nous mène
jusqu'à un belvédère où nous embrassons d'un même regard les
deux baies et le lagon.
Pause syndicale
On
a nagé avec les baleines
Durant
l'hiver austral, les baleines à bosse venant de l’antarctique
prennent leur quartier autour de Moorea pour se reproduire et mettre
bas.
Sur le ponton
Après
avoir finalement abandonné l'idée en Nouvelle-Zélande, nous
décidons de participer à une sortie en mer où nous sommes sensés
pouvoir nager à leur côté.
Baleines made in china
Nous
montons sur un bateau, franchissons la passe et nous nous retrouvons
rapidement derrière le tombant, en haute mer. Ce jour-là, le vent
est terrible. D'ailleurs, signe qui ne trompe pas, tous les
kite-surfeurs de l'île sont de sortie. La houle est déferlante,
créant des vagues de deux à trois mètres de haut. Une dizaine de
personnes sont présentes sur le bateau. Au bout de quelques minutes,
des dauphins commencent à entourer notre embarcation, puis un
panache blanc sort de l'eau.
Danse des dauphins
Une
baleine vient de remonter à la surface pour respirer. Ni une ni
deux, le pilote fonce dans sa direction. Nous sommes secoués dans
tous les sens. En réalité, ce n'est pas une mais trois baleines qui
s'ébrouent.
Un aileron
A
quelques mètres d'elles, dans une mer démontée, le pilote lance :
« A l'eau maintenant, vite ! ». Nous prenons
notre courage à deux mains (autant vous dire que nous ne faisions
pas les malins) et plongeons à l'eau. Nous serons les seuls à oser
l'expérience, la plupart restant agrippée à bord. Nous nageons
comme des forcenés pour essayer de rejoindre les baleines. La mer
est tellement agitée que notre tuba se remplit à chaque vague.
Une baleine
Après
plusieurs tentatives, suivis par les dauphins, nous assistons à
l'inimaginable. Nous nous retrouvons à moins de dix mètres de trois
baleines immobilisées en ligne la tête en bas : deux mâles
font la cour à une femelle. Leur masse est très impressionnante.
Après quelques minutes d'un balai harmonieux, elles reprennent leur
route et nous la direction du bateau.
Trois baleines
A
bord, c'est le radeau de la méduse : à cause du mal de mer,
tout le monde est en train de vomir par dessus bord. Sur le chemin du
retour, nous nous arrêtons dans l'eau translucide du lagon. Nous
retrouvons entourés des raies manta et de quelques requins. Sabine
les caresse lors de leur vol aérien sous-marin (les raies, pas les
requins). Notre journée est faite. Le lendemain, nous décollons
pour Bora-Bora.
Des raies pastenagues très amicales
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