vendredi 23 août 2013

WOOFING experience

Le principe ...

En Nouvelle-Zélande, nous étions fermement décidés à expérimenter le "woofing", Willing Workers on Organic Farms. Le concept consiste à échanger une demi-journée d'aide aux travaux contre le gîte et le couvert, tout en apprenant à utiliser des méthodes respectueuses de l'environnement. Très motivés pour s'essayer au travail de la terre, nous avons hâte de nous plonger dans un univers agricole baigné dans le rythme ancestral des saisons. Inspirés en cela par l'exemple de Pierre Rabbi (« Il faut apprendre la terre, c'est indispensable, savoir ce qu'elle est »), nous espérons comprendre un peu mieux la Nature et quelques uns de ses secrets.

Bergère Sabine

Nous débutons nos recherches. Les profils sont des plus variés : de la communauté "vegan" vivant en roulotte et adepte de la danse de l'univers à la famille isolée dans une ferme reculée et pratiquant le régime paléo. Si, cela existe bel et bien. Il s'agit de revenir au régime alimentaire de nos ancêtres à l'âge de pierre, en mangeant exclusivement de la viande ou poissons frais, produits de la chasse et des plantes, résultats de la cueillette !

 Turanga Creek

On orientera notre choix vers un couple installé dans la région d'Auckland cultivant des vignes selon un procédé biodynamique.

et la réalité

Après des correspondances hasardeuses entre trois bus locaux, nous parvenons dans la petite ville de Whitford. Échoués sur une route en rase campagne, nous recherchons désespérément l'adresse de nos hôtes : le numéro 40. Une bonne âme propose de nous y emmener en voiture. Sauvés ... Enfin, c'est ce que l'on croyait ! Pleine de bonne volonté, elle nous arrête devant le numéro « fourteen » instead of « forty ». 
 
 Une maison inaccessible
 
Dépités, nous redescendons du véhicule et longeons la route à pied, jusqu'à ce que Mandy, la mère de famille, nous repère de loin avec nos deux énormes sacs à dos et nous dépose enfin devant notre gîte des prochains jours, une annexe à la maison principale (la seule adresse non numérotée !).

  Aymeric à l’œuvre

Le lendemain, dès la levée du jour, nous partons, plein d'entrain, pour le travail dans les vignes. Les rangées s'alignent à perte de vue, innombrables. Notre tâche élémentaire consiste à rassembler les branches coupées sur un côté des vignes. Bien que ménageant nos efforts, nous ressentirons, dès le lendemain, d'effroyables courbatures, le dos bloqué et les cuisses endolories. 

 Bar à vins

En deuxième mission, nous optons donc pour le travail dans le bar restaurant. Le domaine viticole accueille une large bâtisse ouverte sur les vignes et à la décoration pseudo-française. De vieux sacs de la poste française pendent dans les coins, tandis que des affiches des ventes de Beaune couvrent les murs. 

Enfin, Aymeric plonge dans le grand bain !

La cuisine devient notre chasse gardée. Nous n'avions pas pu plonger en Thaïlande, ni en Indonésie. On plonge finalement en Nouvelle-Zélande … avec l'évier et le produit vaisselle en guise de masque et de tuba. La communication se fait à base d'ordre hâtifs à demi-prononcés dans un anglais de mitraillette.

 Ballet ménager

Nous essayons tant bien que mal de suivre les consignes qui deviennent particulièrement incompréhensibles en cas de coup de feu. Panique à bord. Des collections impressionnantes de verres s’amoncellent. Le rythme s'accélère mais on ne comptera qu'un seul verre cassé (par Aymeric précise Sabine).

 On vous rassure. Elle n'a pas tout bu !

On a un peu l'impression d'être des travailleurs clandestins, parqués dans les arrières-cours. Sabine en profite quand même pour jouer le rôle de testeur des plats qui ont l'air plutôt appétissants.

 French touch

Les échanges avec la famille se font plutôt dans la retenue. Il faudra plusieurs jours d'approche avant de pouvoir briser la glace, surtout avec Wayne, qui, finalement, s’avérera un grand amateur de la France, de ses vins et de ses terroirs.

Une communauté de woofers

Nous vivons surtout entre woofers. La communauté se compose de deux français sympathiques, Rémi et Titouan, ainsi que de deux allemands plutôt apathiques. Les français s'affairent à la cuisine, essayant tant bien que mal de cuisiner la « junk food » dont ils disposent. Vivant à Pau, Rémi travaille déjà dans un domaine viticole. Détenteur du working holiday visa, il cherche à apprendre de nouvelles techniques vinicoles. Amateur de bonne chaire, il regrette déjà les fromages français. N'en pouvant plus, il a un jour craqué sur un plateau de fromages pour la modique somme de 80 $. Quand on aime, on ne compte pas !

 Titouan à la barre

Breton d'origine, Titouan enchaîne les woofing pour mieux maîtriser l'anglais. Son frère jumeau est lui en Australie. Son père a aussi le goût du voyage. Chef mécanicien dans la marine marchande, il est désormais jeune retraité. A 50 ans, il réalise tous ses rêves : vivre dans un bateau, parcourir les routes perdues de Madagascar à moto, et pourquoi pas s'y installer définitivement. On ne peut que leur souhaiter bon vent !

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