Le
principe ...
En
Nouvelle-Zélande, nous étions fermement décidés à expérimenter
le "woofing", Willing
Workers on Organic Farms.
Le concept consiste à échanger une demi-journée d'aide aux travaux
contre le gîte et le couvert, tout en apprenant à utiliser des
méthodes respectueuses de l'environnement. Très motivés pour
s'essayer au travail de la terre, nous avons hâte de nous plonger
dans un univers agricole baigné dans le rythme ancestral des
saisons. Inspirés en cela par l'exemple de Pierre Rabbi (« Il
faut apprendre la terre, c'est indispensable, savoir ce qu'elle
est »),
nous espérons comprendre un peu mieux la Nature et quelques uns de
ses secrets.
Bergère Sabine
Nous
débutons nos recherches. Les profils sont des plus variés : de
la communauté "vegan" vivant en roulotte et adepte de la danse de
l'univers à la famille isolée dans une ferme reculée et pratiquant
le régime paléo. Si, cela existe bel et bien. Il s'agit de revenir
au régime alimentaire de nos ancêtres à l'âge de pierre, en
mangeant exclusivement de la viande ou poissons frais, produits de la
chasse et des plantes, résultats de la cueillette !
Turanga Creek
On
orientera notre choix vers un couple installé dans la région
d'Auckland cultivant des vignes selon un procédé biodynamique.
… et
la réalité
Après
des correspondances hasardeuses entre trois bus locaux, nous
parvenons dans la petite ville de Whitford. Échoués sur une route en
rase campagne, nous recherchons désespérément l'adresse de nos
hôtes : le numéro 40. Une bonne âme propose de nous y emmener
en voiture. Sauvés ... Enfin, c'est ce que l'on croyait ! Pleine
de bonne volonté, elle nous arrête devant le numéro « fourteen »
instead of « forty ».
Une maison inaccessible
Dépités,
nous redescendons du véhicule et longeons la route à pied, jusqu'à
ce que Mandy, la mère de famille, nous repère de loin avec nos deux
énormes sacs à dos et nous dépose enfin devant notre gîte des
prochains jours, une annexe à la maison principale (la seule adresse
non numérotée !).
Aymeric à l’œuvre
Le
lendemain, dès la levée du jour, nous partons, plein d'entrain,
pour le travail dans les vignes. Les rangées s'alignent à perte de
vue, innombrables. Notre tâche élémentaire consiste à rassembler
les branches coupées sur un côté des vignes. Bien que ménageant
nos efforts, nous ressentirons, dès le lendemain, d'effroyables
courbatures, le dos bloqué et les cuisses endolories.
Bar à vins
En deuxième mission, nous
optons donc pour le travail dans le bar restaurant.
Le domaine viticole accueille une large bâtisse ouverte sur les
vignes et à la décoration pseudo-française. De vieux sacs de la
poste française pendent dans les coins, tandis que des affiches des ventes de Beaune couvrent les murs.
Enfin, Aymeric plonge dans le grand bain !
La
cuisine devient notre chasse gardée. Nous n'avions pas pu plonger
en Thaïlande, ni en Indonésie. On plonge finalement en Nouvelle-Zélande
… avec l'évier et le produit vaisselle en guise de masque et de
tuba. La communication se fait à base d'ordre hâtifs à
demi-prononcés dans un anglais de mitraillette.
Ballet ménager
Nous
essayons tant bien que mal de suivre les consignes qui
deviennent particulièrement incompréhensibles en cas de coup de
feu. Panique à bord. Des collections impressionnantes de verres
s’amoncellent. Le rythme s'accélère mais on ne comptera qu'un
seul verre cassé (par Aymeric précise Sabine).
On vous rassure. Elle n'a pas tout bu !
On
a un peu l'impression d'être des travailleurs clandestins, parqués
dans les arrières-cours. Sabine en profite quand même pour jouer le
rôle de testeur des plats qui ont l'air plutôt appétissants.
French touch
Les
échanges avec la famille se font plutôt dans la retenue. Il faudra
plusieurs jours d'approche avant de pouvoir briser la glace, surtout
avec Wayne, qui, finalement, s’avérera un grand amateur de la
France, de ses vins et de ses terroirs.
Une
communauté de woofers
Nous
vivons surtout entre woofers. La communauté se compose de deux
français sympathiques, Rémi et Titouan, ainsi que de deux allemands
plutôt apathiques. Les
français s'affairent à la cuisine, essayant tant bien que mal de
cuisiner la « junk food » dont ils disposent. Vivant à
Pau, Rémi travaille déjà dans un domaine viticole. Détenteur du
working holiday visa, il cherche à apprendre de nouvelles techniques
vinicoles. Amateur de bonne chaire, il regrette déjà les fromages
français. N'en pouvant plus, il a un jour craqué sur un plateau de fromages pour la
modique somme de 80 $. Quand on aime, on ne compte pas !
Titouan à la barre
Breton
d'origine, Titouan enchaîne les woofing pour mieux maîtriser l'anglais. Son frère jumeau est lui en Australie. Son père a aussi le goût du voyage.
Chef mécanicien dans la marine marchande, il est désormais jeune
retraité. A 50 ans, il réalise tous ses rêves : vivre dans un
bateau, parcourir les routes perdues de Madagascar à moto, et
pourquoi pas s'y installer définitivement. On ne peut que leur
souhaiter bon vent !
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