dimanche 25 août 2013

Wellington pour capitale

Après notre semaine de woofing, nous reprenons la route pour descendre au sud de l'île du Nord et atteindre Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande, dont la réputation, totalement fondée, est d'être une ville où un vent froid s'engouffre dans chaque rue pour abaisser les températures de quelques degrés, la fameuse Windy Welly.
 
 Downtown
 
Le trajet en bus, près de onze heures, nous donne une première occasion de traverser des paysages grandioses, même si le beau temps n'est pas au rendez-vous. Nous longeons le lac Taupo et ses volcans qui restent dans un brouillard tenace. De nuit, nous arrivons à Wellington, plongés dans un froid glaçant.

Chez Jérémy et Tui

Sébastien (merci à toi!) nous a transmis le contact de Jérémy qu'il avait accueilli quelques jours durant son séjour tokyoïte. Avec gentillesse, celui-ci va nous offrir une hospitalité bienvenue. Installé à Wellington depuis cinq ans, ce marseillais d'origine, dont le père est américain, a décidé de s'installer aux antipodes suite à un volontariat international réussi à l'ambassade de France et après avoir trouvé l'amour en la personne de Tui, une néo-zélandaise s'exprimant dans un parfait français. 

Un chemin d'accès vertigineux

Chaleureusement, ils nous accueillent dans leur maison perchée au sommet d'une colline surplombant la baie. Nous passerons trois jours merveilleux grâce à leur bonne humeur contagieuse, entre les cocktails atomiques de Jérémy et les cookies croustillants de Tui.

 Leur maison, et non leurs photos que l'on n'a pas !

Nous partons en escapade pour découvrir la ville. Première destination : le Mont Victoria. Nous traversons une série de parcs enchâssés entre les maisons victoriennes pour arriver à un point de vue unique sur la baie. Nous dominons la ville qui s'étire, comme un hameçon (dixit la légende maorie), autour de l'eau.

Banc public sur la baie

Une ancienne île a rejoint le continent suite à un tremblement de terre qui a formé une langue de terre où s'installe maintenant l'aéroport. Une chaîne de montagnes arrondies se détachent plus à l'est. Le détroit de Cook annonce l'île du Sud. Le pôle sud « n'est qu'à » 5.000 kilomètres, Wellington est la capitale la plus septentrionale du monde.

A travers les arbres

L'après-midi sera consacrée à la visite du jardin botanique qui s'enroule autour du centre ville. Nous sommes frappés par l'absence de monde dans les rues. On est bien loin de l'effervescence des capitales asiatiques. Ici, croiser un passant relève de l'exploit. La ville ne compte que 300.000 habitants. Nous nous demandons où se cachent-ils tous en lançant des « Ya ke kin ? » restant sans réponse.

 La plus grande foule croisée !

La Nature est dans la ville

Le lendemain, nous prenons la direction du sud pour une rando côtière. Un bus nous laisse au milieu de nulle part et nous nous engageons le long de la plage. Nous sommes attentifs aux indications ordonnant de grimper sur les collines environnantes en cas de tsunami. 

Sauve qui peut

En effet, située sur une faille sismique, Wellington s'étire sur la ceinture de feu du Pacifique et est fortement exposée aux risques de tremblement de terre. La population est grandement sensibilisée à cet aléa déjà destructeur dans le passé.

 Le haut pourrait aussi être le bas

Notre destination est une colonie de phoques à fourrure qui prend ses quartiers d'hiver sur une pointe rocheuse. Durant deux heures de marche, nous prenons le temps d'admirer le détroit et la chaîne de Kaikoura qui se détache, au dessus de la mer, grâce à ses sommets blanchis.

  Premiers dômes enneigés

Dans une odeur nauséabonde, les phoques lézardent des heures en plein soleil. Rien ne semble disposer à perturber leur sieste nonchalante. Nous observons, à bonne distance, leur manège. Leurs grognements viriles s'ajoutent au son lancinant du ressac. 

Comme ça, ils ont l'air inoffensif

Sur le chemin du retour, nous choisissons de rentrer par l'intérieur des terres. Sans le savoir, nous voilà embarqués pour trois heures et demi d'une marche à travers les montagnes. Les panoramas en valent la peine puisque Wellington nous apparaît sous de nouveaux points de vue. Heureusement, le soleil est au rendez-vous.

 En route vers les sommets

Le soir nous décidons de cuisiner, pour nos hôtes, un gratin dauphinois qui devient pour Tui, un « gratin chinois » à cause de notre prononciation trop rapide. Jérémy se révèle un grand amateur de cocktails et nous sert quelques unes de ses créations, parfaitement exécutées. La conversation s'anime sur les subtilités de la vie néo-zélandaise et les anecdotes de voyage, notamment en Asie que Jérémy a sillonnée de nombreuses fois. Ce couple franco-néo-zélandais transpire le bonheur. Leur conversation est toujours enrichissante. 

Un esprit sain dans un corps sain à la sauce kiwi

Le lendemain, cela sera au tour de Tui de préparer une excellente spécialité néo-zélandaise pour notre dernier dîner commun et à Jérémy de nous servir son Manhattan des grands jours. Encore un grand merci à vous deux pour votre accueil.

 A home away from home

Le dernier après-midi, nous prenons le temps de visiter le Te Papa, immense musée où se concentre toute la vie culturelle et historique néo-zélandaise. Nous nous sensibilisons à l'histoire de ce pays pionner où les maoris, ces polynésiens installés dans un pays froid, ont dû batailler pour garder une place et leur identité sur leur propre terre. Nous constatons aussi qu'il a manqué peu de choses pour que le pays ne devienne un territoire français. 

Ambiance polynésienne dans un café

Les guitares polynésiennes qui s'échappent d'une salle nous rappellent que la Nouvelle-Zélande est la capitale du Pacifique puisqu'elle accueille de nombreuses populations insulaires venues des Samoa, Tonga et autres Fidji. Nous comprenons aussi certaines contradictions du développement économique du pays qui s'adosse bien, malgré le discours de façade, à une exploitation effrénée des ressources locales, parfois au-delà même du raisonnable. Plus que tout autre pays du monde, la Nouvelle-Zélande donne à vivre une Nature en constante évolution - ici, le temps géologique s'inscrit dans le présent - qui affirme toujours sa prééminence. La suite du voyage nous le prouvera avec la plus grande acuité.

Premiers fjords

Avec émotion, nous quittons notre cocon wellingtonien et embarquons, à la fraîche, dans le ferry (ancien des liaisons Corse-continent d'ailleurs) pour traverser le détroit et parvenir à Picton. La traversée brumeuse des Malborough Sounds, les magnifiques fjords locaux, nous annoncent la suite de notre périple : des montagnes plongeant dans la mer à perte de vue où les modestes habitations sont l'exception et la vie sauvage, la norme authentique.

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