Sur
la route de Christchurch, une halte à Kaikoura s'impose. Nous
savions l'endroit exceptionnel. Nous allons être totalement bluffés. Depuis
Nelson, le bus serpente le long de la côte en se frayant une place à
côté de montagnes majestueuses. Un soleil ravageur illumine un ciel
parfaitement pur. Enfin ! La luminosité est d'une brillance
exceptionnelle et nous éblouit totalement. En chemin, nous
traversons la ville de Seddon qui a connu la semaine dernière une
série de tremblements de terre. La route en garde encore quelques
stigmates.
Premiers
émois
Nos lourds sacs sur le dos, nous atteignons l'Albatros
Backpackers, notre refuge pour quelques jours. Immense maison de
bois, l'endroit est très agréable et accueille des voyageurs venus
du monde entier dans une grande salle commune psychédélique où un
feu de bois réchauffe l'atmosphère. L'ambiance est excellente et
nous avons la chance de tomber le jour d'un banquet asiatique
confectionné de mains de maître par une taiwanaise de passage qui
nous régale dans sa soupe coco et de ses pâtes végétariennes.
L'albatros déploie ses ailes
Devant
un paysage hallucinant de beauté, nous ne pouvons résister à la
tentation immédiate d'admirer le coucher de soleil. Nous louvoyions
le long d'une mer démontée où les vagues puissantes du Pacifique
viennent se briser sur le rivage. Kaikoura est une péninsule qui
offre un point de vue vue unique puisque cette avancée de terre
propose, au milieu de l'eau, un balcon trônant face aux montagnes.
Arbre à la dérive
Tous les cents mètres, nous nous arrêtons pour admirer ce spectacle
irréel et tentons de fixer à jamais dans notre mémoire ces images
à couper le souffle.
Saveurs du soir
Notre escapade nous porte jusqu'à une colonie
de phoques installée à la pointe orientale. Comme au cirque, les
bébés phoques s'agitent dans l'eau et suscitent l'émerveillement
d'une Sabine qui ne souhaite plus que les prendre dans ses bras pour
les caresser.
Comme une moule sur son rocher
Nous zigzaguons entre des spécimens massifs,
nonchalamment posés sur les rochers émergés. Le soleil se couche
lentement et irradie les sommets d'une palette de couleurs claires.
Colonie de peuplement
Vision
d'un paradis bleu
Le
lendemain, nous entreprenons le tour complet de la péninsule. Nous
gambadons à travers des champs où les moutons règnent en maître
au milieu de paysages rappelant les doux alpages suisses. Nous avons
bien du mal à distinguer le bleu de la mer de celui du ciel. Le
chemin, facile, multiplie les points de vue d'une grande beauté.
A l'attaque !
Nous croisons un randonneur qui nous met en garde contre un oiseau,
un magpie, qui attaque lorsque de la traversée de chasse
gardée. Nous nous munissons donc de deux gourdins pour se défendre.
Croyant avoir trompé sa vigilance, nous baissons légitimement la
garde … et nos bâtons. C'est le moment qu'il choisit pour
effectuer, par derrière, une descente en piqué sur nos cranes.
Surpris, nous partons dans un sprint fou qui a le goût de la fuite.
Le danger a disparu. Sauvés !
Suisse éternelle
Nous
ne nous lassons pas de ces panoramas idylliques que nous parcourons
maintenant avec plus de sérénité. Nous tentons désespérément
de voir une baleine à l'horizon ou quelques bancs de dauphins. Peine
perdue. Sur le chemin du route, pour notre quatre heures, nous
goûtons au fish and chips local. Excellent.
Canada intemporel
Nous stoppons encore une
bonne heure pour profiter des montagnes qui semblent himalayennes
alors qu'elles peinent à dépasser les deux mille mètres. L'hiver
austral a eu le bon goût de revêtir leurs sommets d'une neige d'un
blanc immaculée, puis le soleil couchant de les pourprer. Image de
perfection. On aimerait se faire phoque ou vache !
Meuh !
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